BOTERO Fernando

1932-2023

Fernando Botero, né le 19 avril 1932 à Medellín et mort le 15 septembre 2023 à Monaco, est un peintre et sculpteur colombien.
Il est réputé pour ses personnages aux formes rondes et voluptueuses inspirés de l’art précolombien. Il s’est lui-même surnommé ironiquement « le plus colombien des artistes colombiens ». Sa carrière commence réellement en 1958, lorsqu’il gagne le premier prix du Salon des artistes colombiens (espagnol : Salón de Artistas Colombianos). Sa Nature morte à la mandoline, datant de 1957, constitue la première manifestation de son œuvre inspirée de l’art précolombien et populaire.
À Medellín, il fait ses études primaires à l’Antioquia Ateneo et, grâce à une bourse scolaire, il poursuit ses études secondaires au collège jésuite Bolívar Dès 1948, alors que Botero a tout juste 16 ans, ses dessins sont publiés dans le supplément dominical d’El Colombiano qui est un des journaux les plus importants de Medellín. À cette époque, les principales influences de Botero sont l’art précolombien ainsi que les œuvres des muralistes mexicains, tels que Diego Rivera (1886-1957), José Clemente Orozco (1883-1949) et David Alfaro Siqueiros (1896-1974). Ses cours en histoire de l’art lui font également découvrir les peintres européens, et notamment Pablo Picasso.
En janvier 1951, il s’envole pour la capitale, Bogota, où il fréquente diverses personnalités telles que l’écrivain colombien Jorge Zalamea. Il s’intéresse également à la littérature de Pablo Neruda (1904-1973) et de Federico García Lorca (1898-1936) et s’initie au courant littéraire du réalisme magique.
En août 1952, après un court séjour à Barcelone, Botero se rend à Madrid où il s’inscrit à l’Académie royale des beaux-arts Saint-Ferdinand (Real Academia de Bellas Artes de San Fernando). Au musée du Prado, il étudie les œuvres de maîtres espagnols comme Diego Vélasquez et Francisco de Goya qu’il prend pour modèles.
Par la suite, Botero effectue un court séjour en 1953 à Paris, où déçu par les œuvres contemporaines du musée d’art moderne de la ville de Paris, il étudie les maîtres anciens au musée du Louvre. Puis il part en Italie, dans la ville de Florence, où il est admis à l’Académie San Marco. Il y étudie les techniques de la fresque, attiré par l’art de la Renaissance italienne, et copie certaines œuvres de Giotto di Bondone et de Andrea del Castagno. Le soir, il apprend également l’art de la peinture à l’huile dans un atelier de la via Panicale qui avait appartenu au peintre Giovanni Fattori.
En 1954, il assiste à plusieurs conférences de l’historien de l’art italien Roberto Longhi à l’université de Florence (Università degli Studi di Firenze), s’intéressant de plus en plus au Quattrocento, notamment à travers l’œuvre des peintres Paolo Uccello et Piero della Francesca. Il sillonne le pays à moto, visitant Arezzo pour voir des peintures de Piero della Francesca, puis Venise, Sienne et d’autres centres historiques de l’art italien.
Ne vendant pas ses toile et afin de pouvoir vivre, Botero travaille temporairement en tant que vendeur de pneus puis assure des travaux graphiques pour la presse. En décembre, il se marie avec Gloria Zea. Tous deux partent s’installer à Mexico en 1956 où naît Fernando, leur premier enfant.
En 1960, Botero quitte la Colombie pour la troisième fois et part vivre à New York. Il expose en octobre, à la galerie Gres, les séries Nino de Vallecas d’après Vélasquez qui surprennent ses collectionneurs habitués aux peintures plus colorées des débuts de l’artiste. En novembre, il gagne le prix Guggenheim International Award pour la Colombie avec son œuvre La Bataille de l’archi-diable. La même année, après un peu moins de cinq ans de vie commune, il quitte sa femme. En 1961, Dorothy Miller, directrice du musée d’art contemporain de New York (Museum of Modern Art), achète la toile Mona Lisa, à l’âge de douze ans que Fernando a peinte en 1959 et qui est une parodie de La Joconde de Léonard de Vinci.
À partir de 1967, Botero voyage régulièrement entre la Colombie, New York et l’Europe. Il visite ainsi l’Italie et l’Allemagne où il étudie l’œuvre de l’artiste allemand de la Renaissance, Albrecht Dürer, ce qui lui donne l’inspiration pour réaliser une série de grands dessins au fusain sur toile nommée Dureroboteros. Durant cette période, Botero réalise également plusieurs peintures à partir du tableau Le Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet. La première exposition du peintre colombien à Paris a lieu en septembre 1969, à la galerie Claude Bernard.
En 1970, Pedro, le troisième fils de Botero, naît à New York. Cet événement inspire au peintre une série de tableaux qui représente les premières années de la vie de son enfant comme Pedro à cheval (1971). En 1973, Botero quitte les États-Unis et s’installe à Paris où il réalise ses premières sculptures. En 1974, son fils Pedro, âgé de quatre ans, meurt dans un accident de la route en Espagne, le peintre lui-même étant grièvement blessé. À la suite de cette tragédie, Botero réalise de nombreuses œuvres en mémoire de son fils décédé.
Entre 1976 et 1977, Botero s’adonne essentiellement à la sculpture, avec pour résultat la réalisation de vingt-cinq œuvres. En 1976, à la suite d’une rétrospective de son œuvre au musée d’art contemporain de Caracas, il se voit décerner la médaille Andrés Bello par le président du Venezuela. L’année suivante, il épouse Sophía Vári et, en reconnaissance des services rendus à la Colombie, reçoit la Croix de Boyacá par le gouvernement régional d’Antioquia.
En septembre 1981, il est invité par Vogue Paris à illustrer les collections de couture : il réalise une série de quinze peintures et douze dessins[]. Deux ans après, Fernando Botero réalise une série d’illustrations pour Chroniques d’une mort annoncée de Gabriel Garcia Márquez qui paraît dans le premier numéro de Vanity Fair et part installer un atelier à Pietrasanta en Italie, connue pour la qualité de ses fonderies, afin de pouvoir travailler sur ses sculptures. C’est à cette époque qu’il rencontre le sculpteur Marino di Teana ou Augustin Cardenas qui travaillait ensemble à Carrare. À partir de 1984, il peint presque exclusivement des scènes de tauromachie pendant deux ans. Ses tableaux intitulés La Corrida vont être exposés dans de nombreux pays tels que l’Allemagne (Munich, Brême), l’Espagne, l’Italie (Milan, Naples), le Japon ou le Venezuela. Membre du Conseil artistique de la Fondation Prince Pierre de Monaco depuis 1994, il en devient membre honoraire à partir de 2005.
En 2004, Fernando Botero s’insurge contre les mauvais traitements subis par les prisonniers de la prison d’Abou Ghraib en Irak et entreprend une série d’œuvres inspirées de ces faits. En 2008, il est nommé docteur honoris causa par l’universidad autónoma de Nuevo León où il présenta une exposition de ses œuvres polémiques sur Abou Ghraib.
Sa troisième et dernière épouse, Sophía Vári, est également peintre et sculpteur de statues monumentales. Les Botero vivent et travaillent jusqu’à leur mort à Paris et à Monaco, mais aussi à New York (États-Unis) et à Pietrasanta, près de Lucques en Toscane (Italie). Botero meurt chez lui à Monaco le 15 septembre 2023.

BOTERO Fernando

Femme au collier de perles

1999

Encre de Chine, fusain et rehauts de gouache sur traits de crayon sur papier

H. 36 cm L. 31 cm
(14,17 x 12,2 inches )

BOTERO Fernando

Nature morte à la guitare

2003

Fusain sur papier

H. 66 cm L. 79 cm
(25,98 x 31,1 inches )