Bernar Venet est un artiste plasticien français, né le 20 avril 1941 à Château-Arnoux-Saint-Auban dans les Alpes-de-Haute-Provence.
De 1961 à 1963, il montre des toiles recouvertes de goudron. Sa notoriété débute durant cette période avec la réalisation d’une sculpture sans forme spécifique composée d’un tas de charbon versé à même le sol. Sa faculté d’abstraction intellectuelle et son goût pour le raisonnement mathématique et l’expérimentation le conduisent à ce qui sera bientôt l’art conceptuel. De retour à Nice en 1963 il poursuit son travail sur le goudron, et réalise Tas de charbon, 1963, œuvre conceptuelle. Cette même année, il rencontre plusieurs représentants du Nouveau Réalisme, César, Raymond Hains, Jacques de la Villeglé et se lie d’amitié avec Arman.
En 1964 sur la proposition de ses nouveaux amis il participe au Salon Comparaisons au musée d’art moderne de la ville de Paris, exposant ses reliefs en carton abstrait dans la salle du Nouveau Réalisme et du Pop’art américain. Il réitérera l’expérience l’année suivante (ainsi qu’à la Biennale de Paris) et en 1967.
Sur les conseils d’Arman, il se rend à New York en avril-mai 1966. En France, Claude Viallat organise l’exposition Impact, au musée d’art moderne de Céret, réunissant de très jeunes artistes dont Venet.
Il participe à Prospect 1968, à la Kunsthalle de Düsseldorf, aux côtés de Joseph Beuys et Marcel Broodthaers. Cette année-là des musées commencent à acquérir ses œuvres, le Museum Haus Lange à Krefeld en Allemagne et le Museum of Modern Art à New York. Il concevra son propre mobilier en acier, modèle de chaises, canapés et tables dans un esprit très minimaliste. Il rencontre Ella Bogval, qu’il épouse en 1971 (ils se séparent en 1982). Il participe à l’exposition Conception-Konzeption à Leverkusen, à la Art by Telephone au musée d’art contemporain de Chicago. Paul Wember organise une rétrospective de ses œuvres au Museum Haus Lange de Krefeld. Ses œuvres sont exposées à la Dwan Gallery, chez Leo Castelli et chez Paula Cooper.
En 1971, après une exposition collective Conceptual Art and Conceptual Aspects, au New York Cultural Center — organisée par Donald Karshan qui publiera un catalogue raisonné des œuvres conceptuelles de l’artiste — Des toiles, succès aux États-Unis, puis des reliefs en bois, il passe rapidement à la sculpture. Après un temps de réflexion, il reprend son travail, les premières toiles de la série des Angles et des Arcs présentent des figures géométriques élémentaires. Une rétrospective de ses œuvres conceptuelles se tient au musée d’art contemporain de San Diego.
Le musée d’art moderne de Saint-Étienne expose ses dernières créations. Cette même année il expose à la Documenta VI à Cassel.
En 1978, il est l’invité d’Achille Bonito Oliva à la Biennale de Venise sur le thème Dalla natura all’arte alla natura. Il présente ses toiles Chords Subtending Arcs.
La série des reliefs des Arcs, Angles et Diagonales en bois, suivis par les premières Lignes Indéterminées est présentée en 1979. Il va créer des sculptures en acier composées de deux arcs.
En 1983, il met en place la structure de base de ses Lignes indéterminées. Il les réalise en acier Corten et les installe dans de nombreux espaces urbains et collections publiques, notamment à Nice, Paris, Berlin, Tokyo, Strasbourg, Pékin, Austin, San Francisco, musée de Grenoble, etc.
Il est invité en 1984 par le ministère de la Culture à réaliser Arc majeur sur l’autoroute A6, projet qui n’aboutira pas. Cette œuvre est finalement installée sur l’autoroute E411 en Belgique en 201914. Il entame une collaboration avec les Constructions mécaniques des Vosges Marioni et il expose pour la première fois ses lignes indéterminées à la galerie Templon ; en 1986 ce sera chez Leo Castelli à New York.
Pour le 750e anniversaire de la ville de Berlin, le 15 janvier 1987, le ministère des Affaires étrangères et Air France commandent l’Arc de 124.5°, mesurant plus de 36 mètres, installé à Alexanderplatz, près de l’horloge universelle Urania. L’année suivante, il installe l’Arc de 155,5° au coeur du jardin Albert-Ier, à Nice. Il reçoit la commande de Deux lignes indéterminées monumentales pour La Défense.
Il est invité par Jean-Louis Martinoty, directeur de l’opéra de Paris, à mettre en scène son ballet Graduation à la salle Favart, auteur de la musique, de la chorégraphie, des décors et des costumes. La même année la monographie Venet rédigée par Jan Van der Marck parait aux éditions de La Différence. Aux États-Unis il est récompensé du Design Award.
En 1988, ce sont ses Doubles lignes indéterminées au quartier de La Défense.
En France, le Grand Prix des arts de la ville de Paris lui est remis l’année suivante par Jacques Chirac (alors maire). Le 23 novembre, il présente sa performance-intervention sur La ligne à vif à la galerie Templon et installe Deux arcs de 201,55° à Belley. Il acquiert une ancienne usine et un moulin au Muy, dans le Var, où il passera désormais tous ses étés.
Il installe une ligne indéterminée monumentale sur la place de Bordeaux à Strasbourg. Il s’essaie à ses premières Combinaisons aléatoires de lignes indéterminées jonchées sur le sol.
Après le succès de l’adaptation de Graduation il travaille à plusieurs compositions musicales, dont Sons et résonances au studio Miraval dans le Var, deux disques compact seront produits chez Circé-Paris, Gravier Goudron (1963) et Acier roulé E 24-2 (1990). Il publie aux éditions Marval, noir noir et noir, réunissant ses œuvres photographiques de 1961 à 1991, avec un texte de Jean-Louis Schefer. Ses trois croix, hommage à Giotto, Grünewald et El Greco sont dressées sur le rocher de Roquebrune-sur-Argens. Thierry Spitzer et Jean-Marie del Moral commencent le tournage de Bernar Venet, lignes, qu’ils achèveront en 1996. Il crée des meubles en acier massif oxycoupé. Il participe à l’exposition Manifeste au Centre Georges-Pompidou.
En 1993, il est invité à présenter Acier roulé XC-10 au Festival du film d’artiste de Montréal. Une rétrospective au musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice est accueillie ensuite au musée Wilhelm-Hack de Ludwigshafen. De mai à juillet il est invité par Jacques Chirac (maire de Paris) à exposer douze sculptures de la série des Lignes indéterminées au Champ-de-Mars, première étape d’une tournée mondiale des sculptures de Venet, dont l’inauguration au Museum of Modern Art de Hong Kong aura lieu en mai de l’année suivante, puis en 1996 le long de l’avenue Franklin Roosevelt à Bruxelles (au nombre de dix). Il commence à travailler sur les sculptures de « lignes droites. »
En juin 1995, il imagine de grands monotypes au goudron à l’aide d’un rouleau compresseur, réalisés par le Graphicstudio de Tampa. Il poursuit son travail sur les « lignes droites » qui évoluent vers les Accidents, dont la réflexion sera filmée par Thierry Spitzer puis exposée chez Karsten Greve à Paris et à l’espace Fortant de France à Sète. Il exécute des reliefs en acier oxycoupés, les Surfaces indéterminées. Nommé maître en résidence à l’Atlantic Center for the Arts de New Smyrna Beach, en 1996, en Floride, il reçoit l’insigne de commandeur dans l’ordre des Arts et Lettres, décerné par le ministère de la Culture.
En 1997 il commence les séries d’Arcs x 4 et d’Arcs x 5, conçoit une architecture muséale pour une exposition à l’Espace de l’art concret, à Mouans-Sartoux. Il devient membre de l’Académie européenne des sciences et des arts de Salzbourg.
Invité par le maire de Shanghai à participer au Shanghai International Sculpture Symposium, il se rend en Chine en 1998. Il poursuit le développement de la série des Surfaces Indéterminées.
Dans les années 2000, il expose à Rio de Janeiro, Brasilia et São Paulo ses nouvelles peintures murales, Équations Majeures, également au Centre d’art contemporain Georges Pompidou de Carjac et au Musée d’art moderne et contemporain de Genève.
En 2002, il intervient sur le thème des Arts comme médiateurs de tolérance au musée Solomon R. Guggenheim de New York. Pour la durée de l’été il installe douze grandes sculptures, au Fields Sculpture Park à Art Omi, dans la vallée de l’Hudson, puis à partir de novembre à l’Atlantic Center For the Arts de New Smyrna Beach en Floride.
En 2003, ce sont dix-sept expositions personnelles qui lui sont consacrées, dont une rétrospective de la période 1961-1963 à l’Hôtel des arts à Toulon.
Commande de la part de Bosch pour son nouveau siège à Stuttgart, pour les AGF à Paris et pour le Colorado Convention Center à Denver. Il participe à l’exposition Monocromos de Malevich al presente conçue par Barbara Rose au Reina Sofia de Madrid, et à Intramuros au Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice.
Le 1er janvier 2005, Bernar Venet est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Dans le cadre des Rencontres internationales de la photographie à Arles,il expose ses autoportraits tomodensitométriques au musée de l’Arles antique. Il est également invité par Roselee Goldberg à participer à Performa 05 à New York. Pendant ce temps l’exposition de ses sculptures monumentales est présentée en Europe et en Amérique du Nord.
Le prix de sculpture Robert Jacobsen lui est décerné par la fondation Würth à Erstein (Alsace). Il inaugure au Muy un nouvel espace d’exposition pour ses grandes sculptures.
En 2007, lui est confiée la réalisation du plafond de la galerie du palais Cambon pour le bicentenaire de la Cour des comptes sous la direction du jury du ministère de la Culture à Paris et de Philippe Seguin. Rétrospective 1961-2006 au National Museum of Contemporary Art de Séoul. Inauguration d’une sculpture de 25 m de haut, 2 Arcs de 111° et 86° pour le métro de Toulouse. Elles furent exposées à Park Avenue à New York, à Shanghai et également à Bordeaux de juin à octobre.
En 2009, est créée aux États-Unis la Fondation Venet.
Le Château de Versailles invite l’artiste à investir de ses créations les jardins et le domaine de Marly.
En 2019, il installe l’Arc majeur au kilomètre 99 sur l’autoroute A4/E411, près de Rochefort dans la province de Namur en Belgique.