Martin Barré est né le 22 septembre 1924 à Nantes.
Fils d’architecte, il s’inscrit naturellement aux Beaux-Arts de Nantes en architecture.
En 1939, il rejoint l’atelier de peinture de Deltombe, où il découvre Gauguin et Cézanne.
En 1945, l’artiste rencontre l’écrivain et critique d’art Michel Ragon, qui deviendra son ami, un soutien et un défenseur passionné de sa peinture pendant de nombreuses années.
Martin Barré travaille ensuite comme décorateur pour le Théâtre d’Essai de Nantes (1946) et expose la même année à la galerie Michel Columb, mais il est alors attiré par le post-cubisme, et par Picasso et Miro.
L’artiste s’installe à Paris en 1948 et un an plus tard, il présente à la galerie du Vert-Galant l’aboutissement de ses recherches figuratives.
Après avoir réalisé des collages géométriques, il peint des gouaches abstraites lyriques, qu’il exécute avec les manches de pinceaux (1951), sur du bois (1952) …
En 1954, deux de ses toiles sont envoyées au Salon des Réalités Nouvelles et attirent l’attention.
En 1955, Martin Barré bénéficie de sa première exposition de peintures abstraites à la galerie La Roue, dont le catalogue est préfacé par Michel Ragon. Ses toiles présentent des formes statiques, asymétriques, et des fonds parfaitement blancs. Il dit à ce sujet : « toute la peinture me semble aboutir au carré blanc sur fond blanc de Malevitch et repartir de là ».
À partir de 1957, de nouvelles formes apparaissent, plus étirées, notamment des triangles et des rectangles. Les toiles sont peintes au couteau et les blancs dominent mais il garde le noir et l’ocre jaune pour constituer la partie sombre de la toile.
En 1959, Martin Barré commence par peindre avec des gouaches minutieuses, puis réalise des peintures monochromes, blanches et noires. Il explique : « ma période blanche, que les premiers spectateurs ont vue certainement non-couleurs, est au contraire, chez moi, un avènement de la couleur, car la couleur prend le pas sur la forme, sur le fond. La couleur se fait espace ».
En 1960, le peintre utilise la bombe aérosol pour peindre des tableaux.
Martin Barré revient ensuite à la peinture à l’huile avec le tracé au tube directement appliqué. Ainsi, il crée des œuvres où l’espace ne semble pas être déterminé, mais au contraire s’étend au-delà du tableau.
En 1979 se déroule la première rétrospective importante de son œuvre à l’ARC – Musée d’Art Moderne de la ville de Paris.
Martin Barré meurt en juillet 1993 à Paris.
Un des acteurs les plus inventifs et libres de la peinture abstraite d’après-guerre, il fait partie de ceux qui ont le plus apporté à la technique picturale, des années 50 aux années 90.
Le Centre Pompidou de Paris consacre une exposition sur l’œuvre de Martin Barré du 14 octobre 2020 au 4 janvier 2021.