Angel Alonso est un peintre français d’origine espagnole, né le 4 mars 1923 à Laredo en Cantabrie, mort le 20 décembre 1994 à Paris 14e
Son travail s’articule autour d’une réflexion sur la couleur et la matière. Alonso se tiendra pendant pratiquement 20 ans à l’écart du marché de l’art, entendant ainsi préserver l’intégrité de son œuvre.
En 1950, jeune artiste réfugié en France, il se voit menacé d’extradition vers l’Espagne franquiste par les autorités françaises. Un comité de soutien s’organise, constitué entre autres par Michel Leiris, Francis Ponge, Henri Calet ou encore Pierre Descargues.
En 1952, Alonso refuse d’exposer à la prestigieuse galerie Jeanne Bucher par « pudeur ». En effet, il estime que son jeune âge ne lui permet pas de prétendre à une telle exposition. La même année, il s’installe à Genainvilliers, près de Chartres, qui deviendra, à partir de ce moment son lieu de réflexion et de recherche, centrée principalement sur la couleur. En 1955, il expose à la galerie André Schoëller, qui à cette époque représentait des artistes tels que Rebeyrolle, Fautrier, Messagier, Duvillier, Gnoli, Arroyo. À partir de cette exposition ses matériaux deviennent plus denses.
En 1956, après avoir vécu à Paris, au 49 de la rue de Rennes, Alonso s’installe à La Laurencie, propriété familiale de son épouse Monique Rigaud, dans le Limousin.
Ils y accueilleront nombre de leurs amis, parmi lesquels les poètes Yves de Bayser et Jules Supervielle, Suzane Tézenas, célèbre mécène, l’homme de lettres et critique Guy Dumur… C’est là qu’Alonso commence à approfondir le travail sur la matière et le paysage.
À partir de 1960 il se consacre à la peinture comme exigence spirituelle, toujours en contact avec la terre et la nature. Ce sont des années intenses marquées par un retour progressif vers l’essentiel qui se traduit surtout dans la couleur et dans les matériaux. Il commence la série des grands tableaux noirs composés à partir de poudre de charbon, de végétaux brûlés, de paille, de feuillage, de terres qui confèrent au tableau une consistance et une intensité unique. Simultanément il crée d’autres œuvres sur bois, carton ou papier où il poursuit son travail de recherche et de réflexion sur la couleur.
En 1982, il retourne à Paris, à l’ancien atelier de Tal-Coat que ce dernier met à sa disposition. Cette année-là, il expose à la galerie Cahiers d’Art. Dans ces travaux, la couleur constitue le paysage même. Entre 1986 et 1989 il effectue plusieurs expositions à la Galerie Barbier. Les rouges, les blancs et les jaunes, s’étendent sur la toile, jalonnés d’interruptions d’espaces, poussant la couleur jusqu’aux extrêmes mêmes du tableau. Dans ces travaux il a laissé de côté les bonnes relations et les influences de son ami Tal-Coat ainsi que la voie ouverte par Matisse. Il prend parti pour une exigence plus radicale qui
En mai 89, m alade, à l’hôpital Lannec, il écrira le poème Beauté Cadavre.